Shinoda Masahiro · 10. mars 2023
Dernier film de Shinoda et peut-être son plus mauvais. Vraiment dommage que ce cinéaste finisse sa carrière sur ce film. Spy Sorge narre l'histoire de l'espion, Richard Sorge, durant la Seconde Guerre mondiale. Journaliste allemand installé au Japon, communiste convaincu (mais aussi pacifiste) qui intègre le parti nazi pour le compte de l'URSS. Première chose qui ne fonctionne pas, la direction d'acteurs. Les personnages allemands sont joués par des allemands... et des anglais. Tout le...
Shinoda Masahiro · 12. septembre 2022
Shinoda commence la décennie 80 avec un bien mauvais film. Pas grand-chose ne fonctionne dans cette enquête policière dont le suspense est éventé très rapidement. Pour être rapide, un employé de bureau se souvient d'un épisode de sa vie lorsqu'il était hippie. Dans un train, il croise un homme jeune au look improbable (il porte des vêtements traditionnels tout en arborant une superbe permanente...). Ils se retrouveront sur une bien étrange île, l'homme se révélera être une sorte...
Shinoda Masahiro · 11. juin 2022
Un homme revient sur l'île de son enfance où il fut martyrisé dans une maison de redressement. D'emblée on est saisit par la mise en scène visuelle et sonore. Shinoda utilise le cinémascope pour montrer un territoire hostile, en l’occurrence celui de 2 îles se faisant face à face. Le vent est incessant et la mer constamment agitée. Cette nature inhospitalière traduit l’inhospitalité des habitants, leur violence, ou bien les tourments intérieurs du personnage principal. Des...
Ces 2 films forment un triptyque avec Childhood Days (1990), dont je n'ai hélas pu trouver de copie, portant sur le destin d'adolescents juste après la reddition du Japon en 1945. Difficile de connaître la part autobiographique mais elle doit être assez conséquente car Shinoda est né en 1931 et avait, plus ou moins, l'âge des protagonistes principaux des 2 films et ce, même si les histoires racontées sont différentes. Dans le 1er, nous suivons une petite communauté insulaire. La...
Sur un scénario de Shuji Terayama, Masahiro Shinoda ouvre les années 70 avec un film profondément nihiliste malgré son ton humoristique. L'histoire se déroule pendant les réformes Tenpo (1842) sous l'ère Edo où Mizuno Tadakuni (ici Mizuno Echizennokami) interdit toutes formes de divertissement, représentations théâtrales, geishas, feux d'artifice etc. Le scénario, difficile à résumer, suit le destin de différents personnages amenés à se révolter contre cette austérité....
Un drôle de film dont je m'étonne de la sortie récente chez Carlotta alors que Shinoda a fait bien mieux dans les années 70. Après la sortie de Silence chez le même éditeur, les français ne sont définitivement pas gâtés. Comme toujours, le propos est complexe, de multiples pistes d'interprétation s'ouvrent. Une cloche doit être sonnée 3 fois par jour afin d'éviter que l'eau d'un étang (où réside l'esprit d'un dragon) inonde un village en contre-bas. Une sécheresse empêchant...
Shinoda Masahiro · 20. avril 2022
Petite déception que ce Shinoda. Après Silence, il s'adjoint à nouveau les services du chef-opérateur Kazuo Miyagawa, qui travailla sur de nombreux Mizoguchi. Sur certains points ce film peut rappeler des œuvres du grand cinéaste avec ce destin tragique d'un personnage féminin. Aveugle de naissance, l'héroïne du film est une goze (une joueuse de shamisen et une chanteuse). Chassée de sa troupe d'origine car elle a couché avec un homme, chose interdite pour une goze, elle traverse le...
Shinoda Masahiro · 03. avril 2022
Ce film forme un diptyque avec le précédent Himiko. Là où ce dernier termine, le 20ème siècle, celui-ci commence. Donc, des cerisiers en fleurs pour commencer et les tokyoïtes venus fêter l'évènement, hanami. Une voix off explique que ces fameux cerisiers en fleurs ne furent pas toujours fêtés. Il fut un temps où une légende racontait qu'on devenait fou en passant sous ses arbres à ce moment de l'année. Après cette courte intro, le récit nous amène à l'ère Edo à la même...
Shinoda Masahiro · 02. avril 2022
Une œuvre assez hermétique sur une reine japonaise légendaire ayant, peut-être, vécu au début de notre ère. Peut-être n'avais-je pas le bagage culturel pour apprécier pleinement ce Himiko ? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, la mise en scène (en 1.37) théâtrale n'atteint jamais le sublime de Double suicide à Amijima. Ça reste du Shinoda, la mise en scène est largement au dessus du lot avec son jeu de couleurs entre le rouge et la blanc, son artificialité poussée, ses décors...
Shinoda Masahiro · 29. mars 2022
Après le 1.33 de Silence, Masahiro Shinoda revient au cinémascope et au Japon contemporain, abandonné depuis quelques films. Si les personnages ne sont plus enfermés dans l'étroitesse du cadre, ils sont toutefois enfermés dans l'architecture contemporaine. Ce Japon des années 70 n'a rien à envier à celui du 17è siècle. Shinoda décrit un pays froid où l'empathie est mal vue. Ainsi le personnage principal, jeune interne en médecine, se voit vertement rappeler à l'ordre par son...