Coproduction franco-marocaine de science-fiction originale et intrigante. La réalisatrice avait obtenu le César du meilleur court métrage de fiction en 2021 pour Qu'importe si les bêtes meurent.
Pas vu ce court-métrage mais il me semble que Animalia en est une adaptation au format long (à confirmer). Juste pour dire qu'à la vision du film de Sofia Alaoui, on a
parfois l'impression d'un court métrage étiré. Rien de grave mais c'est sûrement le défaut principal du film.
Pour le reste, son approche naturaliste et mystique du genre est rafraichissante. De plus l'action se passe au Maroc dans les montagnes de l'Atlas ajoute beaucoup au charme
d'Animalia. Pour faire bref, une jeune femme enceinte (et berbère) traverse une région excentrée du pays pour rejoindre son mari arabe (et riche). Les routes sont
bloquées en raison d'une invasion extraterrestre, elle va devoir se débrouiller dans un pays inhospitalier envers les femmes. La richesse du film vient du fait que la réalisatrice ne lorgne pas
du côté américain. Elle embrasse pleinement la réalité de son pays, elle montre clairement les rapports de classes, les différences entre berbères et arabes et bien sûr le fait d'être une femme
au Maroc. Et ce n'est jamais gratuit, ses particularités propres à ce pays servent le récit, le font avancer.
Visuellement ça n'est pas en reste, les effets spéciaux sont superbes par ailleurs. Sofia Alaoui sait filmer et diriger des acteurs. Juste dommage que le scénario se perde parfois ou semble
s'étirer artificiellement. Ça n'en reste pas moins une proposition rafraichissante de cinéma de genre.