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Vingt-quatre prunelles (1954)

C'est un beau mélodrame, apparemment très populaire au Japon. Je vais citer directement Tadao Sato : "A sa sortie, le film émeut profondément le public, tous âges confondus et quelles que soient les opinions. Il devient le symbole du pacifisme des Japonais après la guerre et contribue à freiner le réarmement du Japon, alors encouragé par les États-Unis. C'est aussi l'un des rares films distribués en Chine, où il est d'ailleurs très bien accueilli, à une époque où les 2 pays n'ont pas de relations diplomatiques." A noter, le film semble rester très populaire car une version restaurée a été projeté au Festival de Berlin en 2005. Je l'ai vu sur Criterion Channel, étrangement la copie n'était pas des plus fraiches contrairement à d'autres films du cinéaste présent sur la plateforme.


Kinoshita va donc suivre sur plusieurs décennies le personnage de Hideko Takamine (exceptionnelle comme d'habitude), jeune institutrice en 1928, elle va s'attacher aux élèves de sa classe et l'on assistera au ravage de la doctrine militariste du Japon de l'époque au fil des années. L'histoire se terminera dans les années 50. Pour ma part, pas le meilleur Kinoshita, vers la fin j'ai commencé à trouver le temps un peu long. Le film reste très touchant et montre clairement les ravages absurdes du militarisme sur les jeunes générations. Mais se développe également un discours féministe tout du long, la plupart des jeunes filles ne pourront pas suivre leur rêve, pour certaines le destin sera même tragique. A la fin, Kinoshita semble nous dire que l'avenir du Japon appartient peut-être aux femmes car les hommes ont été décimés, disons plutôt qu'il semble nous dire d'écouter les femmes. Quoi qu'il en soit, la fin est amère mais porteuse d'espoir.