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Kaseki no mori/The Petrified Forest (1973)

Après le 1.33 de Silence, Masahiro Shinoda revient au cinémascope et au Japon contemporain, abandonné depuis quelques films. Si les personnages ne sont plus enfermés dans l'étroitesse du cadre, ils sont toutefois enfermés dans l'architecture contemporaine. Ce Japon des années 70 n'a rien à envier à celui du 17è siècle. Shinoda décrit un pays froid où l'empathie est mal vue. Ainsi le personnage principal, jeune interne en médecine, se voit vertement rappeler à l'ordre par son supérieur quand il prend en pitié une mère et son enfant malade. Et pourtant ce même personnage est incapable de ressentir de l'émotion pour sa mère car elle a commis une "faute". Je ne vais pas plus loin afin de ne pas spoiler. Tout au long du film, Shinoda va donc montrer des personnages incapables de se comprendre et pourtant, quand l'émotion (voire l'empathie) arrive, elle est excessive et peut devenir même dangereuse. Comme si dans une société extrêmement rigide, froide où seul les rapports de classes et la réussite sociale importent, quand l'émotion émerge elle devient incontrôlable car méconnue. Cette forêt pétrifiée semble être ce peuple japonais incapable de sortir du carcan de cette société rigide.
Peut-être l'un des meilleurs Shinoda, d'une grande maîtrise formelle et thématique.